La région de Ziguinchor a accueilli ce mardi 08 juillet 2025 un atelier régional consacré au projet Emprise 4, un programme novateur de prise en charge psychosociale des adolescents et enfants vivant avec le VIH/Sida. La rencontre a été présidée par Alsény Bangoura, adjoint au gouverneur chargé du développement, qui a salué l’importance stratégique de ce projet dans une zone où le taux de prévalence demeure préoccupant.
« Nous sommes dans une zone où la prévalence du VIH est relativement élevée. Emprise 4 apporte une réponse pertinente qui va au-delà du traitement biomédical, en intégrant le bien-être, l’insertion sociale et la lutte contre la stigmatisation», a souligné M. Bangoura.
Le projet Emprise 4, porté par l’organisation Expertise Sénégal, partenaire technique du programme, marque une rupture avec les approches précédentes en mettant l’accent sur l’accompagnement psychosocial des bénéficiaires.
Selon Mame Birame Niang, chef du projet, « la spécificité d’Emprise 4 réside dans sa prise en charge psychosociale renforcée. Les projets antérieurs se concentraient essentiellement sur l’aspect médical. Or, l’expérience d’Emprise 3 a révélé des enjeux importants liés au bien-être psychologique et social des enfants vivant avec le VIH ».
Des données régionales alarmantes ont également été partagées par Maïmouna Gueye, conseillère technique régionale VIH/Sida. Elle a rappelé que pour l’année 2024, 461 enfants vivant avec le VIH étaient attendus dans la région, dont 157 ont été dépistés, mis sous traitement et suivis régulièrement. Sur ces derniers, 134 ont bénéficié d’une charge virale mesurée, avec 107 cas montrant une charge virale supprimée, signe d’un traitement efficace.
« Cependant, il faut insister sur la continuité du traitement. Une charge virale supprimée ne signifie pas la guérison. Le VIH reste une maladie chronique et toute rupture d’observance thérapeutique peut entraîner une rechute», a-t-elle averti.
Face à l’enjeu de durabilité du projet, l’adjoint au gouverneur Alsény Bangoura a recommandé une implication active des collectivités territoriales, en appelant chaque collectivité à prendre en charge les enfants vivant avec le VIH dans sa zone.
« Ainsi, nous pourrons garantir la pérennité de cette initiative même en l’absence de partenaires internationaux», a conclu Alsény Bangoura.
AS/Z