Principaux investigateurs : Pierre Frange (Hôpital Necker) et Mariam Sylla (CHU Gabriel Toure, Bamako, Mali)
Structures participantes : CHU Albert Royer de Dakar ; Hôpital Roi Baudouin de Guediawaye ; CHU Gabriel Toure de Bamako ; Centre hospitalier ESSOS de Yaoundé ; CHU Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou ; CH pédiatrique Charles de Gaulle de Ouagadougou ; CHU Yopougon d’Abidjan.
Années : 2023-2025
Bailleur : ANRS I MIE
Objectif : Les adolescents vivants avec le VIH ont un taux d’échec thérapeutique particulièrement élevé, notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre où ils sont les seuls dont la mortalité n’a pas diminué drastiquement ces dernières années. Le développement de l’association cabotégravir/rilpivirine (CAB/RPV) à longue durée d’action (LDA), administrable toutes les 4 ou 8 semaines, laisse espérer un progrès thérapeutique significatif, au moins pour certains adolescents (pas d’obligation de prise quotidienne de traitements, respect de la confidentialité, supervision du traitement par un professionnel de santé permettant une amélioration de l’observance thérapeutique,…) L’essai clinique de phase 1/2 MOCHA évalue actuellement l’efficacité et la tolérance de la bithérapie CAB/RPV chez les adolescents de 12-17 ans. Cependant, dans chaque région où ce traitement pourrait être envisagé, il est primordial d’évaluer au préalable sa faisabilité d’implémentation en fonction des caractéristiques des patients suivis, de l’organisation du système de soins et de l’acceptation (théorique) par les patients et les soignants.
L’étude CABRILADO vise à définir la place et la faisabilité d’implémentation d’un traitement injectable par CAB/RPV dans le contexte spécifique des adolescents de 12-17 ans suivis dans 7 centres de 5 pays du réseau Enfants-VIH-Afrique (EVA): Sénégal, Mali, Cameroun, Côte d’Ivoire et Burkina Faso. C’est la première étude pédiatrique de ce type en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Elle sera proposée aux 883 adolescents de 12-17 ans suivis dans ces centres et informés de leur séropositivité pour le VIH-1. Quatre aspects complémentaires seront évalués :
– WP clinique : proportion d’adolescents présentant une contre-indication médicale à l’association CAB/RPV
– WP virologique : proportion d’adolescents présentant une contre-indication virologique à ce traitement (incluant une sous-étude virologique visant à identifier des mutations de résistance par séquençage à haut débit, réalisée chez 80 adolescents chez qui le génotype de résistance « classique » n’a pas retrouvé de mutations de résistance à la RPV)). Par ailleurs, l’étude visera à évaluer si les adolescents ayant une contre-indication virologique peuvent être identifiés sans nécessiter au préalable un génotype de résistance (à partir de leur région de suivi, leurs antécédents et l’évaluation actuelle de leur charge virale), ce qui permettrait de faciliter l’implémentation d’une bithérapie par CAB/RPV dans les régions où les génotypes de résistance sont difficiles d’accès
– WP « Dispositifs de soins » (par entretiens semi-directifs avec les acteurs clés de l’approvisionnement et les responsables de la dispensation des centres) : identification des enjeux, contraintes et conditions de mise en œuvre pratique des injectables (logistiques – financement, approvisionnement, conservation- organisation des soins, prise en charge, formation des professionnels, etc).
– WP « Acceptabilité » auprès des adolescents, leurs parents/tuteurs et les soignants (étude quantitative par questionnaire dans tous les sites de cette étude + étude qualitative à Dakar et Abidjan par entretiens semi-directifs auprès d’un sous-échantillon d’adolescents, de parents/tuteurs et de professionnels de santé) : exploration du niveau et des conditions d’acceptabilité des adolescents, des parents/tuteurs et des soignants du traitement ARV injectable à LDA, ainsi que des facteurs associés à ce niveau d’acceptabilité.
L’étude CABRILADO permettra de fournir des recommandations pratiques pour l’introduction des ARV injectables en Afrique de l’Ouest et du Centre, d’estimer la taille de la population d’adolescents qui pourraient en bénéficier dans les centres du réseau EVA et de fournir des données probantes en vue d’un plaidoyer pour l’implémentation effective de ces traitements.